Les critiques fusent... Le chef de l'Etat a fustigé deux fois, ce mardi, son adversaire socialiste. Une première fois, ce matin, à propos de son meeting de dimanche au Bourget. Puis lors de la présentation de ses voeux au monde culturel, à Marseille. A cette occasion, Nicolas Sarkozy a accusé le socialiste de capituler face aux pirates.
Pas question d'autoriser la licence globale, selon le chef de l'Etat, même si une une grande partie de la classe politique prône la création d'une licence globale. Même le député de la majorité présidentielle, Michel Zumkeller y est favorable.
Et pour justifier son refus, le président use d'une formule radicale: "On prend tout au créateur, on lui rend un peu. On le vole d'abord, on l'achète ensuite."
"Je suis proprement sidéré d'entendre certains dire que la loi Hadopi doit être abrogée", a lancé mardi Nicolas Sarkozy sans citer son rival, "mais rassurez-vous: on l'abroge d'abord et après, bien après, on verra, on prendra le temps de dégager une solution consensuelle. Bref, on nous demande de pratiquer un désarmement unilatéral à l'égard du piratage".
Mais Hadopi, c'est bel et bien fini, veut croire le député du Territoire de Belfort, Michel Zumkeller, membre de l'UMP et du Parti radical. "C'est une solution répressive qui est un frein à l'accès à la culture", explique-t-il à LEXPRESS.fr
Or, le chef de l'Etat a défendu, lors de ses voeux, cette loi, qui réprime depuis 2010 de façon graduelle le téléchargement illégal entre particuliers (peer-to-peer) sur la "toile".
Une lutte contre les sites de "streaming"
Sur le principe. "Il s'agit en réalité de provoquer une prise de conscience dans le grand public et de stimuler l'offre légale", a plaidé le chef de l'Etat. Ensuite pour son efficacité. "Un cycle vertueux s'est enclenché", a-t-il assuré, "le piratage peer-to-peer a diminué en France beaucoup plus fortement que dans tous les pays comparables".
Et sur sa lancée, il a dénoncé les motivations politiques de François Hollande, accusé de ne pas vouloir "faire de la peine aux jeunes" et d'indécision, une critique récurrente de la droite. "Pour dire non, il faut un minimum de courage", a insisté Nicolas Sarkozy, "l'absence de courage, c'est vous les créateurs qui allez la payer"
Non content du dispositif actuel, le chef de l'Etat a confirmé sa volonté d'étendre les pouvoirs d'Hadopi pour lutter contre les sites de téléchargement direct, ou "streaming", qui permettent de récupérer un film, une musique ou un jeu sur un serveur le plus souvent situé à l'étranger.
"Il faut aller plus loin", a-t-il jugé, "la coopération entre Etats est nécessaire car ce qui est en cause c'est la lutte contre les sites de "streaming" installés dans des paradis numériques".
"On doit défendre ses convictions"
Nicolas Sarkozy en a profité pour saluer la décision de la justice fédérale américaine de fermer la plate-forme de partage de fichiers Megaupload.com, qu'il a accusée d'être l'étendard d'une "économie mafieuse".
L'occasion, même s'il s'est refusé à tout "bilan", de se réjouir que la France ait "montré l'exemple" et d'une dernière pique à François Hollande: "Quand on a des convictions", a-t-il dit, "on doit les défendre."