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“Le Printemps des comédiens, perturbé par un mouvement de grève du personnel, augure d’un été des artistes et techniciens chaud, humainement et financièrement , écrit ce matin Marie-Christine Vernay dans Libération. Samedi, le personnel d’Avignon In a décidé, en assemblée extraordinaire et à la majorité, d’une journée de grève et d’action ce lundi, dans le cadre du mouvement national contre l’accord de l’Unedic du 22 mars qui vise à réformer l’assurance chômage. […] Prévue mercredi, à la veille des festivals, la signature de l’accord [par le gouvernement] décidera de la suite des actions. […] Si le gouvernement signe le protocole, les festivals courent à l’annulation , estime la critique danse de Libération. Comme en 2003. C’est le cas à Uzès, où l’équipe s’est vue contrainte de tirer le rideau, samedi, sur une manifestation à peine ouverte et qui devait se prolonger jusqu’au 18 juin, dans une ambiance cafardeuse et tendue. La pièce * Postural : études, chorégraphie de Fabrice Ramalingom qui pose un regard critique sur la posture masculine, fut révélatrice de la complexité du problème. Réunissant amateurs et professionnels, le spectacle eut lieu et pas lieu. Certains (ils étaient quatre), grévistes, expliquant devant la scène pourquoi ils ne dansaient pas, tandis que d’autres (neuf), sur scène, donnaient un extrait du spectacle tout en soutenant le mouvement et leurs collègues. […] Marseille annonce l’ouverture, jeudi, de son festival. Montpellier-Danse, le plus important festival estival consacré à cet art, doit démarrer dimanche 22. Pour sa 34e édition, Montpellier-Danse est en première ligne. Après la grève au Printemps des comédiens, on voit mal comment le festival pourrait se dérouler dans de bonnes conditions, une partie de l’équipe technique étant la même que celle du Printemps.” ”Si une solution n’est pas rapidement trouvée, * « la déflagration sera beaucoup plus rude et durable encore qu’en 2003, dans un contexte de finances publiques contraintes, qui nous a conduits à développer beaucoup les partenariats privés. Une annulation serait catastrophique », observe * [dans Les Echos ] Bernard Foccroule, directeur général du festival lyrique d’Aix-en-Provence. […] Pour autant, * « l’inquiétude des artistes et des techniciens est fondée, poursuit Bernard Foccroule. * Comment construire un projet culturel à long terme si la précarisation prévaut ? La réforme a pu sembler un bon compromis, elle ne l’est pas. »” * Dans Le Monde de ce week-end, Brigitte Salino a interviewé Olivier Py, à sa sortie d’un entretien avec la Ministre de la Culture, où était aussi Bernard Foccroule. “Nous lui avons confirmé , raconte le directeur du Festival d’Avignon, que la détermination des intermittents à la grève est totale. Nous avons réaffirmé que, à ce jour, il n’y a aucune autre possibilité, pour sauver les festivals, que le non-agrément de l’accord du 22 mars. Et nous lui avons dit que si les festivals d’Avignon et d’Aix-en-Provence devaient être annulés en 2014, ceux de 2015 et 2016 seraient mis en péril. Et par là, les festivals mêmes en tant qu’institution.” * Pourquoi ? “Parce que la situation n’est pas du tout la même qu’en 2003. Elle est bien plus grave. En 2003, le Festival d’Avignon avait une assurance qui le protégeait en cas de grève. Elle n’existe plus. Par ailleurs, Bernard Faivre d’Arcier, qui dirigeait le festival, avait vérifié, avant de déclarer l’annulation, que les collectivités locales et l’Etat pouvaient rembourser le déficit. Nous, nous avons la confirmation du contraire. L’addition s’élèverait à 4 ou 5 millions d’euros. Nous mettrions plusieurs années à remonter la pente. […] Aujourd’hui , poursuit Olivier Py, il n’y a absolument pas d’autre solution, pour le gouvernement, que d’affirmer qu’il n’y aura pas de signature. Il ne faut pas oublier que préserver l’intermittence, c’est une promesse de la gauche. Si cette promesse n’est pas tenue, la gauche ne s’en remettra pas plus que le Festival d’Avignon. Nous sommes tous sur un bateau qui coule.” « Intermittents, la bombe politique » , titrait de même L’Opinion , sur sa une de vendredi. “* « Partout où je vais, j’ai les intermittents sur le dos. Ils doivent comprendre qu’ils participent aux efforts du pays », soupirait, fin mai, François Rebsamen” , selon Emmanuel Berretta dans Le Point . L’hebdomadaire rappelle par ailleurs cette réaction du Ministre du Travail aux propos de Philippe Torreton, qui a dédié son Molière du meilleur comédien, le 2 juin, aux intermittents du spectacle, jugeant « lamentable de devoir le faire sous un gouvernement socialiste » . “Colère noire de Rebsamen : * « C’est lui qui est lamentable ! Il est gavé aux subventions publiques, extrêmement bien rémunéré, et il vient pleurer à la télé. C’est pitoyable. »” ”Alors que l’Elysée, ne voulant pas céder à la pression de la rue, explique travailler à une sortie de conflit et que le ministre du Travail, François Rebsamen, semble jouer la montre* , écrit ce matin François Aubel dans Le Figaro , Aurélie Filippetti, qui a plaidé pour que le régime des intermittents soit sauvegardé occupe une position de plus en plus inconfortable. Son entourage la dit * « très préoccupée mais pas paniquée » par la paralysie qui guette. A 15 heures aujourd’hui, alors que le mouvement de grève * [devait se tenir]* sous ses fenêtres, elle * [devait]* prendre la parole au cours du Conseil national des professions du spectacle organisé Rue de Valois. Elle ne * [devait]* rien pouvoir leur annoncer, si ce n’est dire l’espoir qu’elle place dans les propositions [du médiateur] Jean-Patrick Gille.” * Un espoir dont elle a fait part à Clarisse Fabre dans Le Monde de ce soir. Elle y estime que « l’accord du 22 mars ne permet pas de résoudre la question du régime des intermittents. Or, on doit mettre sur pied la grande réforme attendue. La gauche s’y est engagée et tiendra ses promesses. » Elle assure que Jean-Patrick Gille travaille à remettre les partenaires sociaux autour de la table pour réformer les annexes 8 et 10, et que « l’Etat est prêt à prendre toutes ses responsabilités. L’Etat est prêt à aller très, très loin.”

Cela aura-t-il suffi à rassurer les intermittents en colère ? Je crains fort qu’on n’en reparle la semaine prochaine…

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