Claire Bretécher, dessinatrice de bande-dessinée à qui l’on doit notamment « Agrippine », est décédée lundi à l’âge de 79 ans.
La dessinatrice de BD Claire Bretécher, créatrice notamment des « Frustrés » et d'« Agrippine », est décédée lundi à l’âge de 79 ans, a-t-on appris mardi auprès de son éditeur. « C’est avec une profonde tristesse que les éditions Dargaud annoncent le décès de Claire Bretécher, le 10 février 2020, à l’âge de 79 ans », a annoncé l’éditeur dans un communiqué.
Claire Bretécher s’était très vite lancée dans la bande dessinée « pour échapper à l’ennui », disait-elle. Aux débuts des années 1960, après avoir laissé tomber les Beaux-Arts, elle enseigne le dessin et livre des illustrations aux journaux du groupe Bayard. « Le dessin de presse, les strips, la BD, peu importe, je voulais dessiner et mon but était de manger grâce à ça », expliquait-elle.
En 1963, elle est invitée par Goscinny à dessiner son « Facteur Rhésus » dans « L’os à moelle ». Elle collaborera ensuite au journal Tintin puis à Spirou où elle crée les « Gnan-Gnan ». Elle travaillera ensuite à Pilote (où elle crée le personnage de « Cellulite ») puis participe au début des années 1970 à la création de l’Echo des Savanes avec ses amis Gotlib et Mandryka.
Parmi les pionniers de la BD, elle a su imposer un style, un ton, un regard décalé d’une originalité totale. Observatrice détachée de son époque, elle en croque les travers avec une immense autodérision. Dessinatrice de presse, elle a dessiné dans Le Sauvage et Le Nouvel Observateur où elle faisait paraître chaque semaine une planche des « Frustrés ».
S’étant lancée dans l’autoédition, elle publie en 1988 le premier album des aventures d’Agrippine, suivi de six autres et d’une série de 26 dessins animés diffusés sur Canal +.
Sa galerie de personnages lui permettait de s’attaquer à des sujets de société qu’elle aura très souvent identifiés bien avant la plupart de ses contemporains. Au point qu’en 1976, Roland Barthes dira qu’elle est la « sociologue de l’année ».
Elle pratiquait aussi avec talent la peinture, produisant une série de portraits saisissants de ses proches et d’autoportraits sans concession.
« Personnalité aussi dérangeante qu’attachante, Claire Bretécher a tracé un chemin unique dans la bande dessinée. Son humour et sa liberté d’esprit étaient immenses, ils manqueront à tous ses lecteurs, ils nous manquent déjà », a affirmé son éditeur.