Frappé de plein fouet par la crise sanitaire, le secteur des musiques actuelles de Bretagne vient de créer Supermab, un espace de coopération inédit et appelé à leur donner du poids et de la visibilité.
Aussi curieux que cela puisse paraître compte tenu de son dynamisme en la matière, la Bretagne est l’une des dernières régions de France dans laquelle le monde des musiques actuelles ne s’était pas encore réuni au sein d’une même structure. Depuis jeudi dernier, l’anomalie est réparée : après plus d’un an de travail préparatoire, Supermab vient de voir le jour.
« Le fait de se mettre en relation avec des gens partageant les mêmes problématiques que soi peut aider à trouver des réponses… »
Lieu de réflexion, d’action et de construction ouvert à l’ensemble des acteurs des musiques actuelles de la région, cet espace de coopération vise « à développer l’interconnaissance, renforcer les coopérations, anticiper et accompagner les mutations et représenter le secteur dans sa diversité, notamment auprès des pouvoirs publics », expliquent ses instigateurs, dont l’action s’inscrit dans une démarche initiée dès 2017 par l’Association des pôles régionaux et des structures de musiques actuelles et improvisées (Après-Mai), le collectif des festivals, la maison des producteurs et le collectif Bretagne(s) World Sounds.
Ces derniers mois, et avant même sa création officielle, « Supermab » a proposé une série de rencontres, de journées d’échanges et de rendez-vous en visioconférence, suivies par plus de 300 personnes et ayant conduit à la création d’une association, et à l’élection d’un conseil d’administration paritaire de 22 personnes, représentatif de la diversité des musiques actuelles sur notre territoire (*).
« Cela nous a surtout permis de mesurer le bien-fondé de la démarche, et de constater que beaucoup d’acteurs des musiques actuelles (bénévoles et professionnels, artistes, techniciens, mais aussi lieux de diffusion, festivals, prestataires, disquaires…) se trouvaient dans un isolement très fort », explique Julien Pion, coordinateur de Supermab. « Le fait de se mettre en relation avec des gens partageant les mêmes problématiques que soi peut aider à trouver des réponses… ». Si la structure avait déjà sa raison d’être avant la covid-19, la crise sanitaire - ayant mis à mal le secteur culturel dans son ensemble - a ainsi rappelé « l’importance du partage, de l’entraide et du collectif ». Dans l’intérêt de tous.
* Parmi les membres du CA, on retrouve, entre autres, des représentants de Wart, des Plages magnétiques, de la Grande boutique, de la Carène, du festival Astropolis, du Motocultor festival ou du Jardin Moderne.