Les festivals bretons emploient en moyenne trois salariés permanents et 450 bénévoles, seulement un tiers des recettes provient de la billetterie, les financements de l'Etat sont en chute libre alors que les partenariats avec le secteur privé se développent.
La Bretagne, terre de festivals, ce n'est pas nouveau. Mais quel est leur modèle économique ? D'où viennent leurs recettes ? Quelles sont leurs principales charges ?Le Collectif des festivals engagés pour le développement durable et solidaires en Bretagne publie ce vendredi une étude pointue sur le sujet. Les comptes de 20 festivals membres de cette association ont été passés au crible. Si de très gros événements, comme les Vieilles Charrues notamment, n'y figurent pas, le panel étudié semble suffisamment varié et représentatif pour tirer des conclusions... enrichissantes.
La moitié des recettes vient des billets et de la buvette
Parlons de sous, justement. Le budget moyen de ces événements atteint les 900.000 €. D'où vient l'argent ? En majorité de la billetterie ? Pas vraiment. Le prix des places (en moyenne 16 €) représente un tiers des recettes (33 %). De la buvette, alors ? Pas seulement. Les boissons et les plats servis comptent pour 16 % du budget moyen total. C'est plus qu'ailleurs en France (11 %) mais, même en ajoutant la billetterie, les deux postes ne pèsent que 49 % des recettes totales d'un événement.
L'Etat se retire
D'où viennent les 51 % restants ? Des subventions en grande majorité. Les collectivités territoriales financent à hauteur de 28 %, l'Etat, de 2 %, et cette dernière participation ne cesse de baisser. Alors qu'à l'inverse, les partenariats avec des sociétés privés se développent atteignant désormais les 10 %. Le reste des recettes provient d'autres postes, comme les produits dérivés par exemple.
Trois salariés en moyenne
Et en termes d'emploi ? Un festival breton emploie en moyenne trois salariés permanents. Ce nombre a augmenté de 20 % entre 2009 et 2012. Sans oublier les CDD, qui se comptent par centaines pendant la durée des événements, et les indispensables bénévoles : près de 450 en moyenne par festival !
3.135 € par artistes
Cette étude révèle une autre information intéressante : le coût moyen des artistes. Les cachets ne représentent que 16 % du budget ! Les festivals ciblés y consacrent 147.000 €, mettent à l'affiche 47 artistes qu'ils rémunèrent 3.135 €. En moyenne, évidemment. Et si ce poste du budget a augmenté de 27 % entre 2009 et 2012, le nombre d'artistes à l'affiche a lui diminué de 2 %. L'explication ? Une hausse moyenne des cachets.
L'étude regorge d'autres chiffres. Vous pouvez lire ci-dessous l'intégralité du document. De nouvelles données, plus récentes, devraient être disponibles dans les prochaines semaines. Elles confirmeront peut-être les grandes tendances observées entre 2009 et 2012 : un Etat qui se retire, plus de partenariats avec les entreprises privées, une augmentation du nombre de salariés et des artistes de plus en plus chers. Ou pas.
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