« La réalité, c’est que les politiques culturelles se font partout en France, dans tous nos territoires. Elles doivent partir des territoires, et non être appliquées aux territoires. Vous le savez. Vous le voyez. Vous le vivez ». Les élus locaux ont bu du petit lait, lors du discours des vœux aux professionnels de la culture, le 31 janvier, du ministre de la Culture, Franck Riester.
« Il n’est plus du tout question de zones blanches culturelles, il propose de donner plus de pouvoir aux DRAC, et ça c’est très bien. Il s’agit de quelqu’un qui a été un élu local et qui a un regard d’élu local sur les territoires », a réagi le président de la Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture (FNCC), Jean-Philippe Lefèvre.
D’ailleurs le ministre l’avait bien souligné : « Je l’ai vécu, moi aussi : pendant plus de 20 ans, en tant que conseiller municipal et député-maire de Coulommiers. J’ai pu voir combien les politiques culturelles sont une responsabilité partagée entre Etat, collectivités, acteurs culturels, partenaires publics, associatifs et privés ».
Rôle accru des DRAC
Selon Franck Riester, « le ministère de la Culture est là pour donner l’impulsion, (…) apporter des solutions, des expertises, des connaissances. Pour jouer un rôle de facilitateur, accompagner les opérateurs, les élus et tous ceux qui organisent la vie culturelle, au quotidien, sur le terrain (…) Et votre premier interlocuteur, pour tous ces projets, ce sont les DRAC. Elles sont le ministère sur les territoires, et auprès des élus. Leur périmètre d’intervention sera préservé, développé et renforcé. »
« Cela donne aux DRAC des marges de manœuvre pour négocier avec nous sur le terrain. Nous sommes demandeurs d’adaptation, d’expérimentation et de diversité. Je pense que le ministre est capable de l’entendre », espère Jean-Philippe Lefevre, pour qui ce renforcement des représentants de l’Etat dans les territoires est positif.
« Nous avons des raisons de nous rencontrer, et nous serons attentifs à l’adaptation de la politique nationale à la politique territoriale. Nous ne pouvons pas avoir une politique qui tombe d’en haut, surtout quand nous sommes ceux qui finançons ».
Pass culture à l’essai
Parmi les dispositifs qui concernent les collectivités locales, le ministre a également rappelé le lancement de l’expérimentation du « pass culture » dans cinq départements : la Guyane, le Bas- Rhin, l’Hérault, le Finistère et la Seine-Saint-Denis.
Dès le 1er février, plus de dix mille comptes dotés de 500€ ont pu être activés. « Le pass accompagnera 10 000 jeunes vers l’autonomie dans leur vie culturelle, et dans leur vie de citoyen. Il leur donnera la liberté de construire leur chemin culturel », a expliqué Franck Riester.
Il a également rappelé que le plan bibliothèques visait à « adapter leurs services (…) aux usages, aux attentes, aux besoins, et au rythme de vie de nos concitoyens. Nous devons continuer à aider les collectivités à ‘ouvrir plus’. Et à ouvrir mieux pour en faire de véritables ‘maisons de service public culturel de proximité’ ».
Concernant le patrimoine, le titulaire de la rue de Valois a souligné qu’il revenait aux responsables des politiques publiques « de le préserver, par tous les moyens à notre disposition : plus de proximité, plus de transversalité, plus d’innovation. C’est le sens de l’engagement constant du ministère pour la restauration des monuments historiques : c’est chaque année 320 millions d’euros et 6 000 opérations, avec un fonds d’intervention dédié aux petites communes ».
Références
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