1 La carte de France penche à l’Ouest
« Côté festivals : c’est ici que ça se passe ! », pourrait-on dire à la lecture du bilan des festivals dressé par l’équipe de Tous les festivals. Pour la 4e année consécutive, le site a passé au crible les chiffres clés des 100 festivals français attirant plus de 15 000 personnes. Un simple coup d’œil sur la carte de France donne d’emblée le ton. Que ce soit en nombre de festivals ou en fréquentation totale, la Bretagne est omniprésente. Avec ses 16 festivals placés dans le top 100, la région est de loin la plus représentée. En termes de fréquentation : le constat est identique, grâce à des poids lourds comme le Festival interceltique, les Vieilles Charrues, le Hellfest ou encore le Festival du chant de marin de Paimpol.
2 Les gros raflent tout
Autant de grosses machines qui ont fait chauffer les billetteries qui ont vu défiler 7,5 millions de festivaliers en France en 2019, soit l’équivalent de 12 % de la population française… Un chiffre en hausse de 10 % depuis 2017. Cette croissance s’explique par un facteur commun : « Les événements les plus importants ne cessent de grossir », indiquent Manon Chapuis, Anja Dimitrijevic et Quentin Thome pour qui « les têtes des charts sont bien ancrées » dans le paysage des festivals de plus de 150 000 entrées. Résultat, 39 affiches ont raflé 75 % des entrées l’an passé.
3 Les petits souffrent
À l’inverse, les manifestations plus modestes semblent en difficulté. Sur les quinze festivals qui sortent du classement, faute de pouvoir atteindre la jauge des 15 000 entrées, six n’ont pu se maintenir à flot financièrement. Trois sont même en liquidation judiciaire, mais aucun en Bretagne.
4 La différenciation, clé du succès
Pourquoi des succès aussi inégaux ? « Une tendance semble se dessiner d’année en année, répondent les auteurs de l’analyse : la différenciation et la spécialisation ». Souvent « fièrement arborée », la thématique musicale (musiques électroniques, régionales, jazz, reggae, metal…) s’avère une formule payante. La spécificité des festivals français réside également dans la diversité de leurs engagements, qu’ils soient politiques, écologiques ou sociétaux. C’est précisément toute la richesse de la Bretagne.
5 Les limites des comparaisons
Doit-on pour autant prendre pour argent comptant ce feu d’artifice statistique ? « Ce classement est établi sur les chiffres transmis par les festivals eux-mêmes », préviennent, en préambule les auteurs du palmarès. Or, « il n’existe, à ce jour, aucune obligation d’harmonisation des moyens de calcul, chaque festival suivant sa propre méthodologie », reconnaissent-ils. Un détenteur de forfait trois jours compte-t-il pour trois visiteurs ? Faut-il inclure les bénévoles ? Quel mode de comptage sur les événements en partie en accès libre et sans billetterie ? Autant de questions sujettes à interprétation, et pour l’instant non résolues. En dernier lieu, « il restera toujours difficile de comparer des événements par essence incomparables », concluent-ils.